1914-1918
À la guerre de 1914 YTRES fut occupé par les Allemands .
Ytres avait été placé sur la « liste rouge » qui veut dire village de rebellions.
4 victimes civiles par faît de guerre, alors les allemands installèrent un commandant pas commode du nom de Kleinschmidt
qui veut dire en français « petit maréchal ».son premier travail était de terroriser la population civile. tous les hommes travaillaient soit dans
les champs, soit à la boulangerie et au dépôt de munitions qui se trouve à la butte du moulin route de Bertincourt.
La boulangerie se trouvait dans la ferme Magnier et chez Hénocque où il y avait 3 fours à pains , des prisonniers civils du Transloy y travaillaient dont un homme
qui était Joseph Meunier
, il travaille souvent dans la ferme Lamouret après la guerre, il s’est marié avec mademoiselle Florentine ,ils eurent un fils qui reste à Ytres Louis Meunier qui
est un des plus anciens habitants de Ytres actuellement en 2008.
Tous les 2 jours la population était rassemblée dans la cour de la ferme Magnier pour y être comptée ,ils attendaient 2 heures par tous les temps et pendant ce
temps les Allemands fouillaient les maisons.
Mon grand-père possède un jardin pâture dans lequel il y avait 3 gros noyers, un jour le commandant kleinschmidt fit couper tous les noyers de Ytres , les jeunes
filles les écorchèrent et ils furent chargés sur le train à la gare.
Ils ramassèrent aussi le cuivre, ma grand-mère avait des casseroles en cuivre qu’ils prirent aussi, un jour le commandant
arriva à la maison il mit en joue ma grand-mère avec son revolver pour qu’elle lui donne la bassinoire en cuivre, elle l’avait cachée dans la haie, il l’a pris et elle fut condamnée à verser 5
fancs pour ne pas être arrêtée , ils volaient tout: le cuivre, l’étain ,cuillères et fourchettes, même l’horloge fut prise.
Ytres était un centre de ravitaillement. mon grand-père travaillait au dépôt d’obus il y en avait beaucoup. Il pissait dans l’œil de l’obus et remettait le bouchon
de transport.
Ma mère et ma tante léa Lesage, Céleste Deméaulte ,elles étaient occupées au dépôt d’obus , elles crachaient sur les ressorts des chargeurs de cartouches, si elles
avaient été prises elles auraient été fusillées.
Un jour, ils firent évacuer le centre du village pour faire sauter le clocher et récupérer les cloches, ils récupèrent tout sauf un morceau.
En 1982 avec mon détecteur j’ai trouvé la boucle devant l’ancien presbytère aujourd’hui propriété de Mr Escoffier .un peu plus haut je trouvais un morceau de cloche
que j’ai encore en 1992, il me sert de presse papier (épaisseur 32mm poids 865 gr).
Toutes les personnes qui faisaient quelque chose qui déplaisait au commandant étaient attachées à l'arbre de la liberté (au pilori) c’était un marronnier qui se
trouvait dans le coin du café Baudoin. Le père Bédu y fut attaché pendant 3 jours ,il avait oublié de donner à manger au cheval du commandant.
Robert Cavet y fut attaché aussi.en 1915
Le 25 et le27 janvier
après la guerre cette baraque servait au dentiste de Bapaume Mr Barou.
Cet arbre a été abattu par Jules Vasseur et moi-même lors de l’achat de la maison par Maurice Meunier de Neuville-Bourjonval pour faire une boucherie devenue
ensuite Robert Levoir depuis le 15 octobre 1962 et fermée actuellement. Dans la cour il y avait une petite baraque ,c’était un poste de garde Anglais, elle fut vendue par Mr Meunier à un homme
d’Achiet le Grand
J’ai été employé Pour maçonner le mur devant avec jules Vasseur nous avons été contrôlés par le service des impôts suite à une dénonciation d’une femme de
Ytres.
Mais en septembre 1916 dans la nuit du 21 au 22 toute la population fut dirigée sur Hermies pour être évacuée dans le Nord à Gommenies et à Poix du nord.
A partir de ce moment on ne savait plus rien de Ytres j’usqu’a décembre 1918 où mon grand-père est revenu avec des soldats anglais.
Pour revenir aux prisonniers civils du Transloy, j’ai encore une carte postale de l’époque où on peut encore reconnaître Joseph Meunier. Ils sont en tout
trente ces prisonniers faisaient des tranchées de soutien pour la ligne Hindendurg. les allemands reculèrent de leur plein gré pour la ligne
Hindenburg.
Joseph Meunier est le père de Louis Meunier doyen de Ytres
Ytres fut libéré mais avant de partir ils firent sauter tout le village, sauf les murs de la ferme Magnier.
Ytres fut occupé par les anglais pour faire des camps de ravitaillement
Ytres en 1917 ,Tout était anglais, le général Bing s’y installa à 2 endroits .
1er dans le bois de la vierge, on voit encore la place en 1992.une fois je détectais dans la tranchée et je trouvais un rond de serviette en argent, le tour est
gravé des éléphants ,symbole du général ,il venait des indes ,j’ai encore ce rond en 1992.
2ème dans les ruines de la ferme Magnier,la grande cave fut aménagée
Dans le wagon de Rethondes on peut lire de sa main .- grand quartier général à Ytres -
Tous les champs étaient recouverts de camps, dans le bois il y avait tous les services (maréchal-bourreliers-dépôts de grenades ).
Dans la pâture Fournié, c’étaient les chemins de fer . Le tas de cailloux resta longtemps après la guerre, les derniers cailloux partent en 1936 on s’amuse à la
luge , ça ressemble à une montagne.
Sur le chemin de Lechelle à "l’arrêt" en face de chez Michel Labille actuellement, dans le champ Lecat c’était la cuisine à cet endroit on trouve encore des
bouteilles de sauces.
Derrière le petit bois c’était un hôpital pour petits blessés.
Sur le chemin st Jacques c’était un grand hôpital ,ils opèrent la totalité des grands blessés. les morts sont enterrés en face
dans le champs Vilmont.
Après la guerre les anglais faisaient le petit cimetière avec ces morts là.
J’ai une carte anglaise ,elle provient du war department-ordonnance-survey may 1917, je la regarde souvent.
Les anglais avaient monté beaucoup de baraques pour se loger dans la cour du coté de chez Delattre .
Camp Anglais qui se trouvait dans la pâture Lecat chemin de la gare en1919
La baraque avait 3 pièces et était tapissée avec des journaux anglais, nous ,gamins on ne comprenait pas .cette baraque était couverte de papier goudronné
avec des petits cailloux collés dessus.
En 1949 la baraque était mangée par les vers ,elle s’écroula. c’est là qu’on découvrit un insigne en bois marqué au feu : Canada avec la feuille d’érable marqué
1904.c’était bien pour l’époque, mon père le fit brûler.
Quel malheur de ne pas comprendre le passé truffé d’histoire
Louis Carnian